château du Chatelard en Bauges

[lebeaujus]

Le château du Chatelard en Bauges

L'emplacement du château est particulièrement bien choisi, au point le plus haut du mamelon rocheux commandant le passage de la principale vallée des Bauges. Ce lieu bénéficie de protections naturelles, tant par son isolement sur un belvédère que par les escarpements abrupts qui surplombent le cours du Chéran.
Cette situation stratégique a vraisemblablement permis l`occupation de l'endroit par les Allobroges, comme le prouve la découverte, sur le site d'une pièce de monnaie éburonne. Les Eburons étaient en effet une peuplade gauloise alliée des Allobroges. Par ailleurs. à l`occasion de fouilles opérées dans les alentours du château, de nombreuses piéces de monnaie et médailles romaines ont été découvertes au siecle dernier.
C'est donc sur l`emplacement des anciennes structures édifiées par les Allobroges et Romains que les princes de Savoie vers le XII" siècle construisirent ce château fort destiné à surveiller le passage des Bauges, II était, paraît-il, une des places de guerre les plus solides de la Savoie.
Occupant un terrain de pres de 3 journeaux, le bâtiment principal se situait a l`extrémité nord de la butte au point le plus haut.
Le côte Est était limité par un mur soutenant le chemin d’accès et flanqué de tours dont les emplacements sont encore visibles.
La partie sud de la butte constituait une grande esplanade et l’entree côté nord était protégée par des murailles s'étendant jusqu'au devant de l`église actuelle ou se dressait la porte d`entrée dite << de Saint-Sébastien ».



Le château fut l'objet d’attaques à plusieurs reprises. Pris par le dauphin du Viennois Guigue VII en 1303, il fut assiége le 10 avril 1305 et repris par escalade en une nuit par Anthelme de Miolans pour le Compte d'Amédée V qui « en fut moult joyeux ».
Il était complètement restauré pres de vingt ans après. En 1324 il fut à nouveau occupé par le dauphin Guigue VIII. Ce dernier en fut chassé par les troupes du comte Edouard le Libéral qui intervint en personne pour reprendre la position, banniere au poing, au cri de : « Savoie à son comte! Qui m'aime me suive! Mieux vaut mourrir à l'honneur que de vivre dans la honte! »
La châtellenie du Châtelard resta en possession des princes de la maison de Savoie de 1050 a 1511. Mais ils céderent progressivement une partie notable de leurs terres et de leurs droits, soit aux monastères (Aillon et Bellevaux), soit à d'autres familles nobles.
Le duc Charles III de la maison de Savoie, dépouillé de ses Etats par les Français et les Bernois, ayant épuisé ses ressources, vendit le 11 novembre 1511 la terre du Châtelard à François de Luxembourg et à Louise de Savoie, sa femme pour le prix de 14 000 florins.
La seigneurie passa ensuite en bien d'autres mains :
1572 — Philippe de Monjouet et Isabelle de Grillet ;

La Savoie ayant perdu en 1601 la Bresse et le haras d’Ambronay, Thomas décide d`établir au Châtelard un centre d’élevage de chevaux au profit de l`administration ducale. A cette fin, il achète également au Châtelard les propriétés du Brillat et de « Cerbally >> et, aux confins de Bellecombe et Doucy, les pâtuturages des Cagnettes et des Chalaneines (l`alpage actuel des Écuries).
Le domaine du prince, au Châtelard, s’étendait sur 193 journaux, soit 58 hectares. L`ancien château des comtes de Savoie étant en ruines, Thomas, vers 1633, entreprit la construction d’une nouvelle demeure seigneuriale à proximité du hameau de Melsine, sur la rive gauche du ruisseau de même nom, qui prit tout naturellement le nom des Ecuries, du nom de l‘adminîstration qui s`occupait de la remonte dans les Etats de Savoie.