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Les châteaux de La Balme

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Les châteaux de La Balme Empty Les châteaux de La Balme

Message par lebeaujus Mer 1 Juin - 6:46

Les châteaux de La Balme:

Le château comtal de La Balme n’existe plus actuellement. Il se
trouvait légèrement en contrebas du cimetière de La Balme, là où se
dresse maintenant un massif bâtiment qui était il y a quelques années
l’école communale (actuelle halte-garderie). Cette construction a sans
doute bénéficié du remploi des matériaux de l’ancien château.
La création de la châtellenie de La Balme est relativement tardive
(XIVe siècle) mais elle reçoit très souvent à cette époque la présence du
comte de Genève, devenant ainsi presque la capitale du comté. Cela est
surtout vrai sous Mahaut de Boulogne, le trio des châteaux d’Annecy-
Clermont-La Balme constituant les résidences préférées des comtes à la
fin du XIVe siècle.
L’événement le plus marquant de cette époque est assurément le
séjour à La Balme de sainte Colette de Corbie. Née à Corbie en Picardie
en 1381, elle reçut son prénom en hommage à saint Nicolas, invoqué par
ses parents qui se désolaient de ne pas avoir d’enfants. Orpheline à dixhuit
ans, elle entra très vite chez les béguines d’Amiens. Très attirée par
la pauvreté, elle veut entreprendre la réforme des clarisses : elle obtient
de rencontrer le pape et au cours de ses pérégrinations, elle séjourne un
temps au château de La Balme, auprès de la comtesse douairière de
Genève qui avait des appuis auprès de la cour pontificale. Le pape
nomme Colette abbesse de tous les monastères qu’elle sera amenée à
fonder ou réformer. Jusqu’à sa mort en 1447, elle parcourt la Savoie, la
Franche-Comté, l’Artois, l’Allemagne, la Belgique où elle met en place la
réforme. Au passage, on notera qu’on retrouve souvent, à l’époque
moderne, le prénom de Colette pour plusieurs habitants de La Balme et
des environs.
Quand Amédée VIII rachète le comté de Genève, en 1401, il
acquiert également, au terme de démêlés juridico-financiers, le château de
La Balme. Mais les ducs de Savoie n’auront pas la même prédilection
pour ces lieux. Sans doute dès la fin du XVe siècle, les princes de Savoie
cessent d’y résider régulièrement. Le comte apanagé du Genevois, Janus
de Savoie, a sans doute préféré Annecy ou Duingt. De fait, dès le
XVIe siècle, le château est ruiné, mal entretenu et n’est plus utilisé à des
fins militaires, ni à des fins domaniales. Il sert essentiellement de prisons
et de siège de justice pour le châtelain, la première instance judiciaire
locale. Le mandement de La Balme est érigé en comté à la fin du
XVIIe siècle pour la famille d’Allemogne qui ne se préoccupe guère du
château et, dès les XVIIe et XVIIIe siècles, ce dernier sert de « carrière »
pour les habitants du coin…
Mentionnons enfin qu’il existait d’autres châteaux à La Balme : celui
de La Bâtie, construit par les comtes de Genève pour compléter la
défense et doté de franchises, et deux autres au chef-lieu, habitations de
quelques familles nobles. Il subsiste une de ces maisons-fortes à côté de
l’église.

Les Châteaux du chef-lieu

Sur les titres administratifs des XVIIIe et XIXe siècles, on note le nom de "petite ville". Le mot ville signifiait "château", avec ses accessoires ainsi qu'un assemblage d'un grand nombre de maisons disposées par rues et fermées par une clôture commune.
Dans l'enceinte du château fort de La Balme se trouvaient quelques maisons, ou même de simples habitations dont les occupants ne faisaient pas partie de l'armée ou de la garnison.
Le premier situe au pied de La Mandallaz était la propriété des comtes de Genève. Ceux-ci y résidaient fréquemment. Amédée III avait eu de sa femme, Mathilde de Boulogne, de nombreux enfants, quatre garçons et cinq filles dont Blanche, devenue Dame d'Arley. Un fils, devint Cardinal et Pape puis antipape, sous le nom de Clément VIl (1342-1394). A cette époque, il était évêque de Cambrai et il fit un assez long séjour à La Balme.
La Comtesse Mathilde parait avoir exercé une grande influence sur son mari et sur ses fils ; elle semble avoir toujours été associée à leur pouvoir. C'est d'elle, en effet, que le châtelain rapporte la souveraineté de La Balme ; il dit sans cesse les prés, les vignes, les moulins de la dame (domine) ; et c' est ainsi qu ' Amédée IV soumet à son approbation les dons qu' il a fait à la chapelle du château de La Balme. Elle testa à Rumilly le 28 août 1396 ; l'un des exécuteurs testamentaires fut un notaire, Guillaume de Crantz qui, à l'époque de notre compte, était déjà le receveur de ses finances, et, avec un autre notaire, Jean Mossere ou Moussiere, le principal de ses intendants.
Les jeunes fils de Mathilde de Boulogne venaient à La Balme avec leurs amis ; on y vit un jour le seigneur de Rossillon. L'un deux y laissa quelque temps son cheval de guerre. Il y avait des faucons que l'on régalait parfois avec les poules des redevances ; aussi rencontre-t-on deux fauconniers : Durand Bleyteron et Hugues-le-Sautier (le garde-bois). Les princes n'étaient pas riches ; ils empruntaient à leurs familiers, ou, sous leur cautionnement, à la banque des Asinari d' Annecy.
La Comtesse avait deux chapelains au moins : D. Guillaume Pollin et D. Jean Billiet ; elle en avait un troisième au château de La Balme : D. Laurent Belmont, prêtre du diocèse d'Evreux. Ce sont eux qui recevaient la plupart des denrées destinées à l' hôtel (hospitium) de la Comtesse et ses fils ; quant à l'argent comptant, que le châtelain payait par quartier, il le remettait à la Comtesse elle-même.
Le château de La Balme est en ruines depuis assez d'années pour que les paysans aient oublié qu' il appartenait à leurs anciens souverains. Il subit, au commencement de 1370, un incendie qui fut si rapide que la vaisselle d'argent ne put être sauvée. On dut la rechercher dans les décombres.
Les maisons des campagnes du Genevois étaient généralement recouvertes de chaume. Le château de La Balme avait une toiture plus élégante, mais plus combustible encore ; il était couvert en bardeaux (scinduli), sauf la grande tour qui avait un toit de tuiles. L'on acheta, en 1370, pour la réfection du toit 10000 bardeaux à cinq sols le mille, et 8 000 clous à trente six sols le mille; on put en faire une partie avec des vieux clous. Dix livres de fer coûtèrent 14 sols ; cinq serrures, la même somme. Une autre fois, à la suite d'un violent orage, l'on acheta 26000 bardeaux, et 22000 clous. L'agencement intérieur était assez perfectionné, puisque le compte rapporte que l'eau était amenée dans diverses parties du château.
La façon de travailler était fort singulière. Il est, en effet, formellement énoncé au compte que l'on employait 16, 20, 40, 80 ouvriers charpentiers ou manœuvres pour faire l' ouvrage en un seul jour ; de même pour les vendanges, les fauchaisons, etc... Si, à la rigueur, les quatre cents ouvriers vendangeurs que l' on rassemblait le même jour pouvaient travailler à la fois, il n'en était pas de même pour les artisans charpentiers et maçons.
Le prix de la journée de ces ouvriers était de 6 à 13 deniers gros genevois de douze au sol, la journée était évidemment plus chère en été qu'en hiver.
Le second château se dressait à quelques mètres de la cure actuelle, du côté droit de la route qui monte à Choisy et l'on reconnaît encore certains restes dans des encadrements de portes et de fenêtres de style ancien utilisés dans la maison bâtie sur le même emplacement. C'était la Maison de Henri de La Balme, Confesseur de Sainte-Colette.
Après avoir appartenu au Comte de Sirace, elle devint la propriété de l'un de ses gendres, Monsieur Regis de Mongex.
Après sa mort, toute la propriété passe en héritage à Monsieur le Comte de Tremolet de la Chainerie, natif de l'Ardèche qui avait épousé une des filles de Monsieur de Mongex.
Celui -ci vendit cette propriété à une "bande noire" d' acheteurs de domaines, "sous la condition que le fermier actuel, s'il le désirait, à prix égal, choisisse, et achète les parties qui lui conviendraient".
Ainsi, Monsieur Deprez, acheta tous les bâtiments et les meilleures pièces de la ferme.
Un troisième château était encore représenté vers 1840, par une
tour à 4 étages servant alors de cure .
De sa démolition sont venus les matériaux du presbytère (actuellement occupé par la mairie).

Châteaux de La Bathie
Lien sur la carte:

La position de La Balme ne semble pas avoir satisfait les Comtes de Genève, qui s'efforcèrent au début du XIVe siècle d'aménager une position mieux fortifiée, sur un promontoire qui domine les Petites Usses. Ils y construisirent un château neuf, ou "bathie", citée pour la première fois en 1316, et qui fut pris et repris, en 1332, au cours d'une guerre entre Amédée III de Genève et son cousin Hugues.
Ce château s'élevait sur un plateau isolé naturellement de trois côtés, et au sud, par un fossé artificiel. Le plateau, à cinquante mètres au-dessus du niveau inférieur de la vallée, ne dépassait pas celui des terres du sud-ouest, à l' ouest-nord. Cependant placé dans l'axe de l'étroite vallée s'étendant au nord, de celle plus large allant au sud vers Annecy, et dominant les routes qui les desservaient, c'était un point qui pouvait être facilement protégé. Sa longueur du sud au nord est d'environ 200 mètres, sa largeur du levant au couchant, 70 mètres. Un mur épais courait autour de ses bords, flanqué sans doute, de tours aux angles.
Il a exercé un grand rôle sous la domination burgonde. Sous Charles III en 1536, la Savoie fut envahie par les armées de François 1er.
En 1591, lutte entre les Bernois et les Ducs de Savoie. Le château fut incendié ainsi que la chapelle par les Bernois huguenots, ennemis de l'église catholique (voir légende Circé du Tornet). La plupart des châteaux avait une chapelle qui accueillait les habitants voisins pour les offices catholiques et qui faisait fonction de paroisse pour les environs immédiats du château.
Le bénitier de la chapelle de La Bathie, en forme ronde, a été vendu à Monsieur Jean Goddet pour le prix de 8 F en 1879 (placé actuellement chez Monsieur Goddet René).
Le terrain a été totalement nivelé par les cultures; les pierres ont servi à la construction d'une ferme importante et de deux ou trois autres maisons de petits cultivateurs. Seuls, des pans découronnés du mur d'enceinte se voient encore au nord et au levant. Monsieur Ducis, le savant archiviste du département de la Haute-Savoie, nous a dit y avoir trouvé, il y a quelques vingt ans, d'anciens boulets de pierre lancés par les catapultes du Moyen Age. Aujourd'hui, tout débris a disparu.
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Source:
academie.salesienne.free.fr
http://www.labalmeinfo.com/
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