AMEDEE VII (1360-1391)
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AMEDEE VII (1360-1391)
Amédée VII de Savoie, dit le comte Rouge, né à Avigliana le 24 février 1360, mort à Ripaille le 1er novembre 1391, fut comte de Savoie, d'Aoste et de Maurienne de 1383 à 1391.
Biographie
Il était fils d'Amédée VI le comte Vert, comte de Savoie, d'Aoste et de Maurienne, et Bonne de Bourbon.
Amateur de joute et grand chef de guerre, on dit que le sang ennemi constellait souvent son armure d'où son surnom. En réalité, ce surnom était dû au fait qu'il était le seul à toujours porter des vêtements rouges, comme son père, Amédée VI, portait des vêtements verts.
Il fut appelé par le roi de France au secours de Louis II de Flandre, se trouva à la bataille de Roosebeke, prit part à la deuxième expédition de Flandre avec « sept cents lances de purs savoisiens ». Ce fut vers la fin de son règne que le Comté de Nice fut réuni à ses États.
En effet,après la mort de la Reine Jeanne (1382), dans le cadre des conflits de succession et de la défaite de l'Union d'Aix, il négocie la dédition de Nice à la Savoie avec le baron Jean Grimaldi de Bueil en 1388. Nice et les autres communautés de la Provence orientale (en rive gauche du Var), sous le nom de « terres neuves de Provence », forment alors une nouvelle division administrative des États de la Maison de Savoie. Nouvelle division administrative qui prendra en 1526 le nom de « Comté de Nice ».
Il mourut du tétanos le 1er novembre 1391 à la suite d'une grave blessure de chasse. Son médecin, Jean de Granville, et son apothicaire, Pierre de Lompnes, furent accusés de l'avoir empoisonné. Ce dernier fut exécuté à Chambéry au mois de juillet 1392. Granville, mis à la torture, accusa Bonne de Berry de l'avoir poussé au crime et lui donna comme complice le seigneur de Cossonay et Othon III de Grandson, seigneur d'Aubonne, qui jusqu'alors avaient été ses protecteurs. Cette accusation qui, selon toutes probabilités, était une calomnie, obligea Grandson à quitter les États de Savoie. Mais quand il revint, un de ses ennemis les plus ardents, Gérard, seigneur d'Estavayé, se porta en champion des accusateurs. Deux partis se formèrent et l'on put même craindre une guerre civile. Pour mettre un terme à l'agitation populaire, le conseil de régence qui gouvernait au nom du comte Amédée VIII, mineur, ordonna le jugement de Dieu. Ce duel judiciaire, qui fut le dernier en Savoie, eut lieu à Bourg-en-Bresse le 7 août 1397, en présence du petit comte et de toute sa noblesse. Grandson, vaincu, eut les mains coupées par son adversaire et périt. Il fut réhabilité ultérieurement.
Union et postérité
Vitrail représentant les armes d'Amédée VII de Savoie et de son épouse, Bonne de Berry.
Il épousa, à Paris, le 18 janvier 1377, Bonne de Berry, fille de Jean de France, duc de Berry et duc d'Auvergne, et de Jeanne d'Armagnac. Elle était petite-fille du roi de France Jean II le Bon. De cette union sont connus trois enfants :
* Amédée VIII (1383 † 1439), comte puis 1er duc de Savoie;
* Bonne de Savoie (1388 † 1432), mariée en 1403 à Louis de Savoie (1364 † 1418), seigneur de Piemont
* Jeanne de Savoie (1392 † 1460), mariée en 1411 à Jean-Jacques Paléologue (1395 † 1445), marquis de Montferrat, d'une branche cadette de la maison Paléologue, famille d'empereurs byzantins.
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Re: AMEDEE VII (1360-1391)
Source: gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France,
Les Princes de la maison royale de Savoie, par M. Édouard de Barthélemy
---------------------
Amédée VII , comte de Savoie, de Nice et de Vin-
timille, était aussi duc de Chablais et d'Aoste, baron de
Faucigny, de Vaud et de Gex, seigneur d'Ivrée, de Bar-
celonnette, de Cony, de Chivas, de Bresse, de Bugey et
de Valromey, marquis de Suse et d'Italie, prince de
Piémont et du Saint-Empire. Il se montra fidèle à la
politique de son père; avant son avénement, il avait brillamment servi en Flandre, sous les ordres de CharlesVI,
et dès l'année qui suivit la mort du comte Vert,
Amédée VII conduisit lui-même au siège d'Ypre, « sept
cents lances de purs savoisiens », comme dit Froissard. A son retour il réduisit les Valaisans insurgés
contre leur évêque, et ne s'occupa plus ensuite que
des négociations que motivèrent la réunion du comté
de Nice, et des seigneuries de Barcelonnette et de
Vintimille, dont les habitants prirent le parti de se
soustraire à la maison d'Anjou pour se donner à celle
de Savoie. Les princes d'Anjou n'y firent presque aucune
difficulté. Amédée VII se vit donc maître en Piémont
de tout ce que ses descendants possèdent aujourd'hui,
à l'exception de Gênes et du marquisat de Saluées. Il
mourut le 1er novembre 1391, des suites d'une chute
de cheval, en chassant le sanglier près de Ripaille,
ayant épousé Bonne de Berry, fille du duc Jean de
Berry, qui se remaria, après s'être vu dépouillée de la tutelle de son fils, avec le comte d'Armagnac : ils
avaient, outre leur fils qui devait être le premier duc de
de Savoie, deux filles mariées, l'une, Bonne, à Louis
de Savoie, prince d'Achaïe, et l'autre, Jeanne, à Jean
Paléologue, marquis de Montferrat.
Les Princes de la maison royale de Savoie, par M. Édouard de Barthélemy
---------------------
Amédée VII , comte de Savoie, de Nice et de Vin-
timille, était aussi duc de Chablais et d'Aoste, baron de
Faucigny, de Vaud et de Gex, seigneur d'Ivrée, de Bar-
celonnette, de Cony, de Chivas, de Bresse, de Bugey et
de Valromey, marquis de Suse et d'Italie, prince de
Piémont et du Saint-Empire. Il se montra fidèle à la
politique de son père; avant son avénement, il avait brillamment servi en Flandre, sous les ordres de CharlesVI,
et dès l'année qui suivit la mort du comte Vert,
Amédée VII conduisit lui-même au siège d'Ypre, « sept
cents lances de purs savoisiens », comme dit Froissard. A son retour il réduisit les Valaisans insurgés
contre leur évêque, et ne s'occupa plus ensuite que
des négociations que motivèrent la réunion du comté
de Nice, et des seigneuries de Barcelonnette et de
Vintimille, dont les habitants prirent le parti de se
soustraire à la maison d'Anjou pour se donner à celle
de Savoie. Les princes d'Anjou n'y firent presque aucune
difficulté. Amédée VII se vit donc maître en Piémont
de tout ce que ses descendants possèdent aujourd'hui,
à l'exception de Gênes et du marquisat de Saluées. Il
mourut le 1er novembre 1391, des suites d'une chute
de cheval, en chassant le sanglier près de Ripaille,
ayant épousé Bonne de Berry, fille du duc Jean de
Berry, qui se remaria, après s'être vu dépouillée de la tutelle de son fils, avec le comte d'Armagnac : ils
avaient, outre leur fils qui devait être le premier duc de
de Savoie, deux filles mariées, l'une, Bonne, à Louis
de Savoie, prince d'Achaïe, et l'autre, Jeanne, à Jean
Paléologue, marquis de Montferrat.
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Histoire de la maison de Savoie par Mme la princesse Christine Trivulce de Belgiojoso 1860
D'après les dates, on a quelque peine à se rendre
compte de la première régence de Bonne de Bourbon.
Si Amédée VII naquit effectivement, comme l'affirment
ses historiens, en 1360, il devait être âgé de vingt-trois
ans lors de la mort de son père, arrivée en 1383. Peut-
être y a-t-il erreur dans la première de ces dates ; peut-
être aussi Bonne prit-elle d'abord place dans le conseil
de son fils, parce qu'il le désira, ou parce que son père le
lui avait recommandé en mourant, rendant par là hommage à la rare intelligence de la duchesse. Cette conjecture me semble d'autant mieux fondée que nous voyons
Amédée VII, bientôt après la mort de son père, agir par
lui-même, et non pas en qualité de mineur. C'est bien à
lui que les habitants de Nice et de Barcelonnette se donnent, en 1388, pour se soustraire aux vexations qui résultaient pour eux de la lutte entre le comte de Provence
et le roi de Naples au sujet de leurs prétendus droits sur
ces deux villes. Il est juste pourtant d'ajouter que, aussitôt
après la mort du comte Vert, les habitants de Marone, de
Saint-Paul, de Serena, d'Arciè et de Fossano, vassaux contestés de la maison de Savoie, transportèrent leur hommage au marquis de Saluces, leur ancien maître, ce qui
semblerait indiquer leur défiance et leur mépris pour un
souverain mineur, auquel on croit pouvoir désobéir impunément. Quoi qu'il en soit, cette tutelle, si elle exista
réellement, fut de courte durée, et les éloges accordés à
Bonne de Bourbon, au sujet de sa régence, se rapportent
surtout à la minorité de son petit-fils, qui fut bientôt ap-
pelé à succéder à Amédée VII. Cette seconde régence fut
conférée à Bonne de Bourbon, de préférence à la mère
du mineur, Bonne de Berry, qui, blessée de cette pré-
férence, abandonna la Savoie.
Le Parlement de Paris se prononça, en 1390, sur le
différend entre le comte de Savoie et le marquis de Sa-
luées. Ce jugement fut, comme on devait s'y attendre,
favorable à celui qui offrait à la France un accroissement
de pouvoir ; mais, comme on devait s'y attendre aussi,
le comte de Savoie protesta contre la sentence rendue
par défaut et refusa de s'y soumettre, en alléguant que
le jugement provoqué par son père était rendu contre»
lui. Il ne reprit pas aussitôt les hostilités contre Frédéric
de Saluces, parce que le comte d'Armagnac, ami de Fré-
déric, descendait en Italie à la tête d'une assez forte ar-
mée envoyée par le roi de France au secours des fils de
Barnabo Visconti, et pour leur rendre le duché usurpé
par leur oncle Jean Galéas. Accueilli avec des transports
de joie par Frédéric comme un défenseur de ses propres intérêts, Armagnac pouvait tourner ses troupes contre la Savoie au lieu de les conduire, comme il en avait reçu
l'ordre, dans le Milanais, et Amédée VII jugea prudemment que le moment de punir Frédéric n'était pas encore venu. Mais le marquis portait malheur à tous ses
protecteurs comme à tous ses alliés. J. Galéas envoya
contre Armagnac de bonnes troupes, commandées par un
gentilhomme milanais de la maison Dal Verme, qui défit
complètement l'armée française, et Armagnac, ayant bu
à une source excessivement froide, pendant qu'il était
encore tout échauffé par le combat et par la fuite, mourut presque subitement. Dès lors, Amédée VII se sentit
libre de reprendre les armes contre Frédéric, et il le fit
sans crainte ni scrupules, malgré la sentence prononcée
de nouveau par le Parlement de Paris en faveur de son
adversaire.
Mais la mort qui le frappa en 1391 ne lui permit pas
de pousser plus loin sa vengeance.
Source: gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France,
compte de la première régence de Bonne de Bourbon.
Si Amédée VII naquit effectivement, comme l'affirment
ses historiens, en 1360, il devait être âgé de vingt-trois
ans lors de la mort de son père, arrivée en 1383. Peut-
être y a-t-il erreur dans la première de ces dates ; peut-
être aussi Bonne prit-elle d'abord place dans le conseil
de son fils, parce qu'il le désira, ou parce que son père le
lui avait recommandé en mourant, rendant par là hommage à la rare intelligence de la duchesse. Cette conjecture me semble d'autant mieux fondée que nous voyons
Amédée VII, bientôt après la mort de son père, agir par
lui-même, et non pas en qualité de mineur. C'est bien à
lui que les habitants de Nice et de Barcelonnette se donnent, en 1388, pour se soustraire aux vexations qui résultaient pour eux de la lutte entre le comte de Provence
et le roi de Naples au sujet de leurs prétendus droits sur
ces deux villes. Il est juste pourtant d'ajouter que, aussitôt
après la mort du comte Vert, les habitants de Marone, de
Saint-Paul, de Serena, d'Arciè et de Fossano, vassaux contestés de la maison de Savoie, transportèrent leur hommage au marquis de Saluces, leur ancien maître, ce qui
semblerait indiquer leur défiance et leur mépris pour un
souverain mineur, auquel on croit pouvoir désobéir impunément. Quoi qu'il en soit, cette tutelle, si elle exista
réellement, fut de courte durée, et les éloges accordés à
Bonne de Bourbon, au sujet de sa régence, se rapportent
surtout à la minorité de son petit-fils, qui fut bientôt ap-
pelé à succéder à Amédée VII. Cette seconde régence fut
conférée à Bonne de Bourbon, de préférence à la mère
du mineur, Bonne de Berry, qui, blessée de cette pré-
férence, abandonna la Savoie.
Le Parlement de Paris se prononça, en 1390, sur le
différend entre le comte de Savoie et le marquis de Sa-
luées. Ce jugement fut, comme on devait s'y attendre,
favorable à celui qui offrait à la France un accroissement
de pouvoir ; mais, comme on devait s'y attendre aussi,
le comte de Savoie protesta contre la sentence rendue
par défaut et refusa de s'y soumettre, en alléguant que
le jugement provoqué par son père était rendu contre»
lui. Il ne reprit pas aussitôt les hostilités contre Frédéric
de Saluces, parce que le comte d'Armagnac, ami de Fré-
déric, descendait en Italie à la tête d'une assez forte ar-
mée envoyée par le roi de France au secours des fils de
Barnabo Visconti, et pour leur rendre le duché usurpé
par leur oncle Jean Galéas. Accueilli avec des transports
de joie par Frédéric comme un défenseur de ses propres intérêts, Armagnac pouvait tourner ses troupes contre la Savoie au lieu de les conduire, comme il en avait reçu
l'ordre, dans le Milanais, et Amédée VII jugea prudemment que le moment de punir Frédéric n'était pas encore venu. Mais le marquis portait malheur à tous ses
protecteurs comme à tous ses alliés. J. Galéas envoya
contre Armagnac de bonnes troupes, commandées par un
gentilhomme milanais de la maison Dal Verme, qui défit
complètement l'armée française, et Armagnac, ayant bu
à une source excessivement froide, pendant qu'il était
encore tout échauffé par le combat et par la fuite, mourut presque subitement. Dès lors, Amédée VII se sentit
libre de reprendre les armes contre Frédéric, et il le fit
sans crainte ni scrupules, malgré la sentence prononcée
de nouveau par le Parlement de Paris en faveur de son
adversaire.
Mais la mort qui le frappa en 1391 ne lui permit pas
de pousser plus loin sa vengeance.
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